2- Anecdotes
Articles archivés
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Créé par richardtroubat le 13 sept 2010 | Dans : 2- Anecdotes, 3- Avis des lecteurs
Cheval Magazine N° 463 – mai 2010 : un petit mot sur « le maître de manège »
http://library.madeinpresse.fr/samples/MP504LT7ks0l-f#/2
« En quête de sens« titre Vincent Lasseret, rédacteur en chef de ce magazine. Je ne connais pas ce monsieur, mais je le remercie d’avoir bien voulu me faire ce clin d’oeil.
Nous sommes d’accord, monsieur Lasseret, les hommes ont, aujourd’hui de manière urgente, besoin de calme et de bon sens.
Très cordialement.
Créé par richardtroubat le 06 mar 2010 | Dans : 2- Anecdotes
Depuis que Jérome Garçin à écrit un livre sur Beudant (Paraît-il, car je ne l’ai pas lu) les recherches sur internet se multiplient avec pour mot-clé le nom de cet écuyer. C’est ainsi que les internautes tombent par hasard sur mon site. Welcome ! et merci Jéjé !
Je signale que mon roman « Le Maître de manège« , n’est pas sur Etienne Beudant. Le héros de mon histoire n’est pas une personne existante ou ayant existé ou alors c’est le hasard.
Pourtant, cela aurait pu. J’avais sur ma table de travail, au cours de l’écriture, les livres « Vallerine » et « Extérieur et Haute-Ecole » de Beudant. Je cherchais dans ces ouvrages des sentiments, des émotions de cavalier que je n’avais pas suffisamment moi-même éprouvés lorsque j’étais à cheval et que simultanément je voulais coucher sur ma feuille de papier pour les besoins romanesques de mon récit.
Je ne sais pas ce que Garçin a dit de cet homme, mais sûrement que Beudant était un immense écuyer (d’après les témoignages dithyrambiques de ses contemporains), doublé d’un talent d’écrivain qui savait transmettre ce qu’il éprouvait avec beaucoup de justesse. Un esprit limpide ! C’est encore pour moi un régal de le relire.
Par ailleurs, le dessin de la couverture a été réalisé en m’inspirant, pour l’attitude du cheval au « piaffer », d’une photo du Capitaine Beudant sur Mabrouk.
Créé par richardtroubat le 21 mar 2009 | Dans : 2- Anecdotes
Des lecteurs m’ont posé cette question : «la légèreté dont il est question dans ce livre, est-ce une invention de romancier ou bien quelque chose que les cavaliers recherchent vraiment ?»
En quelques mots, la légèreté est une sorte d’état de grâce que ressent le cavalier lorsque son cheval n’oppose plus aucune résistance à sa volonté et que tous deux se fondent ensemble dans un souffle chorégraphique que les spécialistes appellent : les airs de Haute-Ecole. L’animal livre toute sa force et sa puissance et y consent volontiers, car l’homme ne l’y contraint pas par un commandement autoritaire, mais l’y entraine avec tact et délicatesse comme il inviterait une jolie femme dans une danse. Ainsi, le cheval évolue dans un équilibre parfait, y trouve un réel état de bien-être et consent à mettre son âme et toute son énergie dans le mouvement. Alors, la communication entre l’homme et le cheval est très intime, d’une subtilité infime, c’est une connivence. L’homme ne dit plus rien, le cheval sait, le mouvement se produit de lui-même dans la grâce et la légèreté et c’est grandiose. C’est une communion plutôt qu’une communication, l’ensemble homme-cheval ne forme plus qu’un, c’est un peu le mythe du centaure.
Ainsi, la légèreté est une disposition physique et mentale que les cavaliers cherchent à obtenir d’eux-mêmes et du cheval, et beaucoup la cherchent pendant très longtemps, comme une sorte de quête du Graal.
C’est dans cet état de grâce qui est infiniment fragile que le héros du roman, Eugène Rideau, se dit en prière.
Cette quête se suffit à elle même, pour le Maître de manège elle est une fin en soi, c’est pour cela que la petite Câline, sa filleule et élève, dit qu’on donnerait sa fortune pour connaître la légèreté.
Créé par richardtroubat le 19 mar 2009 | Dans : 2- Anecdotes
On m’a posé cette question : «Les références que tu cites dans ton livre, sont-elles réelles ?»
Oui ! Bien sûr !
Pour les non cavaliers : l’équitation est une discipline vieille comme le monde. De tous temps les hommes ont utilisé le cheval, pour se déplacer, pour la force motrice, mais aussi pour la chasse et la guerre. L’art et la manière de dresser les chevaux ont fait l’objet de nombreuses écrits . Ils font référence encore aujourd’hui. Le plus ancien connu fut écrit par un Grec : Xénophon, maître de guerre et élève de Socrate.
Le dernier grand écuyer, Nuno Oliveira, est décédé il y a vingt ans. Il disait : « L’art c’est la sublimation de la technique par l’amour ». Celui-ci a eu de nombreux disciples au travers le monde et des fans qui ont encore des trémolos dans la voix lorsqu’ils parlent de leur Maître. Je dois dire qu’il était fascinant de voir cet homme à cheval (j’ai eu l’honneur de le voir une fois, c’était un ou deux ans avant sa mort). C’était un virtuose qui a laissé de nombreux écrits, des trésors de pédagogie. Il existe un site web dédié à ce grand artiste (http://nunooliveira.artblog.fr/) que vous pouvez visiter. Vous y trouverez des articles et videos qui permettent de faire connaissance avec l’art équestre tel que le pratiquerait Eugène Rideau, héros de ce livre.
Voici, trouvé sur le web, une video montrant le maître Nuno Oliveira : Cliquez ici
Ici, un reportage sur une de ses élèves : Cliquez ici elle y parle de son maître
Beaucoup d’autres grands écuyers se sont succédés à différentes époques de l’Histoire et je ne peux pas tous les citer ici. On connait surtout ceux qui ont laissé une trace écrite. La discipline est particulièrement riche en littérature. Tous ces ouvrages meublent la bibliothèque d’Eugène Rideau, héros du « Maître de manège »
Créé par richardtroubat le 15 fév 2009 | Dans : 2- Anecdotes
«Je viens d’envoyer un petit extrait à mes collègues qui reconnaissent avec enthousiasme l’environnement de la CFN. A croire qu’ils y ont tous bossé...»
Le petit extrait en question est une description faite par le narrateur de l’entreprise qui l’emploie (la CFN) et la manière dont la hiérarchie sociale se crée dans cette compagnie. Cette description pourrait s’appliquer dans bien des cas et beaucoup s’y retrouveront. Je connais le rédacteur du verbatim ci-dessus ; il est cadre chez un grand constructeur de matériels informatiques.
Evidemment, la CFN (Compagnie des Filatures du Nord) qui emploie le narrateur et Eugène Rideau n’a jamais existé. J’ai travaillé néanmoins, il y a une quinzaine d’année, pour une entreprise qui lui ressemblait. C’est pourquoi j’ai pu faire le savant et parler du processus industriel de fabrication des tissus.
Depuis, plusieurs usines de ce groupe ont été fermées.
J’ai appris récemment que cette fameuse société, fleuron de l’industrie française depuis 250 ans, a été mise en liquidation judiciaire et, plus récemment encore, qu’une partie de son activité est reprise par un fonds d’investissement. Espérons que ses salariés y seront bien traités.
Créé par richardtroubat le 24 jan 2009 | Dans : 2- Anecdotes
Ma mère qui était cavalière se souvient être montée à cheval, peu de temps après la guerre, dans un petit manège au bout d’une cour pavée, dans une ruelle dont elle ne se rappelle plus le nom, près de la place de l’Etoile à Paris. Ce manège était tenu par un certain monsieur Charpentier qu’on appelait “Maître”.
Elle me racontait ça et je me suis dit : un endroit comme celui-là pourrait exister de nos jours ; un endroit complètement insolite que l’on peut découvrir au hasard, et dans lequel je vais ajouter qu’il se produit des choses remarquables. C’est ainsi qu’est née la rue des oreilles de souris et ce manège tenu par monsieur Rideau que le narrateur découvre au milieu d’une ville qui court vers une modernité destructrice.
Créé par richardtroubat le 14 jan 2009 | Dans : 2- Anecdotes
Je m’inspire de gens que j’ai connu pour créer mes personnages. Par exemple, «la dame-qui-faisait-bourgeoise», qui dans le roman est une personne très sympathique, l’est tout autant dans la réalité. Elle n’est pas du tout cavalière, n’est sans doute jamais montée sur le dos d’un cheval. Nous avons travaillé ensemble il y a une dizaine d’années. Elle avait un rire tonitruant et s’émerveillait de tout, elle était une femme très amusante.
De la même manière, le Sidoine, celui qui est passionné de petites locomotives, est inspiré d’un ancien collègue de bureau. J’espère qu’il ne lira pas le roman car je l’ai un peu égratigné, alors que j’ai beaucoup de sympathie pour lui. On est un peu obligé de caricaturer pour donner de la chair aux personnages.
Je ne parle pas du Maître de manège, il me rappelle énormément un professeur d’équitation que j’ai eu, même s’il existe dans son caractère des traits que j’ai repris ailleurs. Aucun personnage n’est la copie conforme d’un modèle. Il est travaillé pour les besoins du roman.
Quant à la petite Câline, ma femme en est très jalouse…
Une précision : le narrateur n’est pas moi !
Créé par richardtroubat le 13 jan 2009 | Dans : 2- Anecdotes
Le narrateur reçoit une leçon sur un cheval d’école au cours de laquelle le maître de manège lui demande de fermer les yeux.
Je me suis inventé l’exercice pour la circonstance du roman. Je n’ai jamais reçu moi-même une telle leçon et je n’aurais pas aimé. Ce doit être épouvantable. On perd toute notion d’équilibre lorsqu’on ferme les yeux. (Néanmoins, je m’y exerce moi-même parfois, lorsque je veux affermir mon assiette, quelques temps seulement, aux allures lentes uniquement, lorsque je suis en confiance. C’est très bon pour prendre conscience des attitudes de son corps).
J’ai eu beaucoup de difficultés à écrire cette scène. Des cavaliers peuvent facilement s »imaginer être dans la situation, mais je voulais donner aussi des sensations aux lecteurs non équitants (on peut dire comme ça ?). Je ne sais pas si j’y suis parvenu.
***
Quelques jours plus tard : je viens en effet de retrouver une citation du maître Oliveira qui est une référence en art équestre : “Il est bon parfois de monter les yeux fermés, cela vous apprendra à monter par la pensée.” Décidément, je n’ai vraiment, vraiment rien inventé
Créé par richardtroubat le 13 jan 2009 | Dans : 2- Anecdotes
La scène de l’accident arrivé à un cheval, racontée par la «Dame qui faisait bourgeoise» au cours du repas dans le jardin est vécue. Elle s’est déroulée telle que je l’ai racontée. C’était un 8 décembre, qui est à Lyon le jour de la fête des lumières, il faisait très froid. Nous avions réellement opéré au phare d’une voiture. Le cheval accidenté était un magnifique Lusitanien. Sa propriétaire (qui ne faisait pas du tout bourgeoise) l’a beaucoup pleuré.
Il existe des vétérinaires qui sont de véritables charlatans. Grâce à Dieu ! la plupart sont très compétents.
Créé par richardtroubat le 12 jan 2009 | Dans : 2- Anecdotes
Monsieur Mangegrain, le maréchal-ferrant qu’on rencontre dans le livre, la première fois que le narrateur se rend rue des oreilles de souris, est complètement inspiré d’une personne que j’ai connue : un vieux maréchal en retraite qui ferrait mes propres chevaux. A l’ancienne ! Il fallait qu’on lui tienne les pieds du cheval (alors que de nos jours les maréchaux se débrouillent seuls). Il parlait encore en anciens francs. Ainsi, la première fois, lorsqu’il m’a dit ce que je lui devais pour une ferrure, je suis tombé par terre. En monnaie d’autrefois, c’était une fortune. C’était en fait une somme dérisoire.
Comme dans le roman, il arrivait avec son vélomoteur, sortait ses outils de la sacoche, allumait sa gitane papier maïs à l’aide d’un briquet à essence et commençait. Il rognait un pied, et s’interrompait pour me raconter des histoires, ses souvenirs de maréchal ferrant qui avait traversé toutes les époques. Puis il allait à la forge afin de faire rougir un fer, et c’était d’autres souvenirs, d’autres anecdotes. Ah ! Il n’était pas sous la pression du rendement économique, il lui fallait la matinée pour ferrer un cheval. Mais lorsqu’il rivait un clou, diable ! ça tenait.
Le brave homme est décédé, il y a une dizaine d’années. Il était d’une gentillesse infinie.
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